Marc Lievremont " Comme au Rubgy, il existe aussi dans le vélo la notion de respect de l’adversaire. De la même manière, ce sport est marqué par la compétition où on a le droit de marquer son rival, physiquement et psychologiquement."

Marc Lievremont " Comme au Rubgy, il existe aussi dans le vélo la notion de respect de l’adversaire. De la même manière, ce sport est marqué par la compétition où on a le droit de marquer son rival, physiquement et psychologiquement."

@alecubino

Marc Lievremont est à lui tout seul l’un des plus grands palmarès du Rugby français, il est le seul à avoir participer à une finale de coupe du monde de Rugby en tant que joueur, mais aussi en tant que sélectionneur. Mais surtout, il aime le vélo et fait partie de la Trek Family.

Nous avons eu la chance de l’accueillir pour une intervention lors d’une réunion Trek fin 2021 et nous nous sommes entretenus avec lui.

Nous savons que tu viens d’une famille de sportifs, comment t’est venue la fièvre du Rugby ?

Plus ou moins par hasard je dois avouer. Il faut avant tout signaler que mon père est d’origine franc-comtoise, ma mère de Meurthe-et-Moselle en Lorraine et moi je suis née à Dakar au Sénégal. Donc pas vraiment des terres de rugby. Mais il se trouve que mon père était militaire et qu’il a fini par être muté dans les Pyrénées-Orientales à 20 km au sud de Perpignan et que lors du premier jour de la rentrée scolaire, mon instituteur au CP était également éducateur au sein l’école de rugby locale. Au départ c’était surtout pour être avec les copains de ma classe et m’amuser. C’est comme ça que tout à commencer.

En tant que militaire, mon père était très sportif, nous avons grandi avec le sport. J’ajouterai que j’étais l’aînée d’une famille de 8 enfants qui ont tous fini par jouer au Rugby dans leur vie. Finalement, c’est devenu par la force des choses un truc de famille.

Quels ont été les moments les plus mémorables de ta carrière en tant que joueur et en tant que sélectionneur ?

C’est toujours difficile de répondre à cette question. Le rugby a pris tellement de place dans ma vie et puis c’est un sport d’émotions. Depuis l’âge de 5 ans et demi, le terrain n’a jamais trop loin de moi et aujourd’hui encore, je suis consultant pour une chaîne de télévision. J’ai vécu beaucoup de belles choses. Sans doute parmi les plus belles qu’on puisse vivre dans une carrière.

Un titre de champion de France sous le maillot du Stade Français, une finale de coupe du monde comme joueur, une finale de coupe du monde comme entraîneur, des victoires contre les Blacks, une coupe du monde de rugby à VII dans un stade extraordinaire à Hong Kong.

Mais surtout, j’ai eu la chance de jouer en équipe de France avec mon petit frère. Ce sont quand même des moments simplement extraordinaires. Je me sens privilégié d’avoir pu vivre ces instants incroyables où tu fais plein d’amis pour la vie.

On évoque souvent la pression des médias, les critiques, les tensions internes. Mais qu’est-ce qui est le plus dur en tant que sélectionneur d’une équipe nationale selon toi ?

Les 4 années où j’ai été sélectionneur ont été un grand combat contre ce que j’appelle la dimension politico-médiatique. J’étais très jeune à l’époque et assez peu expérimenté, ce qui m’a suffisamment été reproché de toutes parts.

Est-ce que c’était dur ? Oui, vraiment, c’était dur. Mais pour autant, est ce que ça n’a été que de la souffrance ? Non, absolument pas. C’est avant tout beaucoup de plaisir et d’apprentissage.

J’ai le sentiment en tout cas de ne pas être sorti abîmé de cette période, comme peuvent l’être certains entraîneurs qui sont critiqués et malmenés. Pour moi, les moments positifs ont été bien plus nombreux que les moments négatifs.

Je n’avais aucunement l’ambition d’être sélectionneur quand on m’a sollicité pour la fonction. Je l’ai d’abord spontanément refusée. Il m’a fallu du temps pour que je l’accepte et c’est ce qui m’a aussi rendu plus fort, car d’une certaine manière je n’avais aucune ambition individuelle derrière cette opportunité. Je n’avais qu’une envie, c’était d’aider, de remplir ma mission du mieux possible, de faire honneur à ma fonction et surtout de faire en sorte que cette équipe de France soit compétitive.

Comment se sent-on après ses 4 années d’ébullition, de tumultes et ce magnifique parcours en coupe du monde qui s’achève brutalement en finale contre les All Blacks ?

Il se trouve que je m’étais préparé une forme de décompression car ces 4 années sont un cycle assez chaotique. Le contraste d’émotions assez fort surtout après les 4 mois de coupe du monde (2 mois de préparation et deux mois de compétition) où tout s’arrête d’un coup.

J’avais prévu un voyage avec toute ma famille en Asie pendant presque un mois. J’avais besoin de me ressourcer. Mais effectivement, pendant quelque temps, il y a ce double sentiment à la fois une forme de tristesse d’avoir échoué de peu, et puis en même temps une forme de satisfaction quand même de ce que mon groupe a réalisé.

Par la suite, j’ai eu l’opportunité d’écrire un livre. Ça m’a permis de prendre du recul par rapport à tout ça, de faire ma propre analyse et surtout de passer à autre chose sans trop de problèmes. J’ai également travaillé sur une mission de quelques mois comme conseiller du président de la FFR, puis d’une sollicitation à une autre on m’a proposé de devenir consultant pour Canal+.

Après toutes ces émotions, j’aspire aujourd’hui à avoir plus de temps pour moi pour faire ce que j’aime et j’ai la chance aujourd’hui d’exercer plusieurs activités professionnelles qui m’épanouissent.

Quel regard portes-tu sur les nouvelles générations de joueurs de Rugby aujourd’hui ? Sont-elles complètement différentes ?

Je ne côtoie plus beaucoup le monde du rugby professionnel vraiment de l’intérieur. Je croise certains joueurs ponctuellement parce que je suis consultant et évidemment j’ai quelques échos, avec d’anciens joueurs de ma génération qui sont entraîneurs.

Tout a beaucoup changé évidemment, entre ce que j’ai pu connaître à mes débuts. On est arrivé à un tout autre niveau médiatique déjà à la fin des années 90, donc ça fait que le rugby a changé. Il s’est considérablement professionnalisé.

J’étais au Stade de France pour ce France/Nouvelle-Zélande extraordinaire d’il y a quelques mois et je peux vous dire que le rugby, est devenu un très beau sport avec à à la fois l’intensité, du spectacle et une forme de noblesse dans les comportements. Il répond donc parfaitement aux exigences des spectateurs et des téléspectateurs.

Personnellement, je me sens privilégié d’avoir eu la chance aussi de connaître deux rugbys et deux époques : celle du rugby amateur justement où tout était peut-être un peu plus simple, mais aussi plus archaïque.

Mais aussi d’avoir vécu en tant que joueur toute cette professionnalisation, plus encadrée de notre sport. Puis en tant que entraîneur et sélectionneur aussi, plus moderne avec plus d’exigences, d’outils, de moyens et finalement du confort d’une certaine manière.

Aujourd’hui Marc tu interviens en entreprise pour faire part de vos expériences de management au cours de ta carrière. Quel est message que tu délivres aux équipes ?

J’essaye surtout de vulgariser mon sport et ses valeurs afin de montrer comment on peut s’inspirer du rugby dans beaucoup d’aspects. Je crois que n’importe quel groupe de femmes et d’hommes qui travaillent ensemble peuvent s’inspirer des thématiques de travail en cohésion, d’excellence, d’adaptation, de polyvalence, de management des collaborateurs. Cela dans n’importe quel secteur professionnel.

Je parle de tout cela au travers d’expériences, d’anecdotes. J’explique comment construire une volonté commune, un sentiment d’appartenance dans un projet. J’essaye de valoriser tout ça grâce au rugby car je pense qu’il y a des choses à aller chercher et qui sont transposables à notre vie quotidienne et au monde professionnel.

Trek Procaliber 9/5

Tu es vététiste à tes heures perdues, retrouves-tu également ces valeurs-là dans le monde du vélo ?

Oui bien sûr ! Ce qui est vrai pour le rugby l’est aussi pour beaucoup de sports et le vélo en fait partie. J’ai fait pas mal de sports individuels quand j’étais môme et j’ai toujours aimé ça. Je suis aussi très admiratif des grands champions et de tous les sportifs qui sont avant tout passionnés et engagés dans ces sports d’exigence et d’endurance où il faut savoir se dépasser.

Le cyclisme et le vélo plus largement, est un sport ou l’humilité compte car on oublie souvent cette dimension collective qu’on perçoit quand on regarde les grandes épreuves à la télévision. La performance est certes individuelle, mais il y a aussi beaucoup de soutien à aller chercher chez ses coéquipiers. Créer un environnement positif autour de soi autour de ses proches, autour de ses partenaires dans l’équipe. C’est précieux, non ?

Comme au Rubgy, il existe aussi dans le vélo la notion de respect de l’adversaire. De la même manière, ce sport est marqué par la compétition où on a le droit de marquer son rival, physiquement et psychologiquement.

D’ailleurs tu roules sur Trek depuis quelques années, que peux-tu nous dire sur ton vélo ?

Oui, je roule depuis quelques années sur un Trek Procaliber 9.5. C’est un VTT semi-rigide qui correspond parfaitement à ma pratique et surtout au secteur du Pays Basque où je vis actuellement. Nous avons de beaux singles dans le coin, rien de mieux pour en profiter qu’un vélo rigide, dynamique mais surtout assez léger. Je peux vous dire que souvent en terre basque, ce n’est pas un luxe.

Mais j’ai eu l’opportunité de m’essayer au vélo de route également. Cette idée était pourtant très loin de moi jusqu’à il y a peu car je ne m’identifiais pas du tout à cette pratique et à son image qui me paraissait soit vieillotte, soit ultra compétition type tour de France. Mais ce n’est pas le cas. J’ai pris du plaisir à gravir mon premier col, le col de la Madone, en octobre dernier sur un Trek Domane SL6 prêter pour l’occasion. Une très belle expérience qui m’a donné envie de m’y mettre.

Marc Lievremont

Nous sommes obligés de te poser cette question. À ton avis, est-ce que le XV de France va gagner la coupe du monde en 2023 ?

 (Rires) En tout cas je l’espère vraiment. Ils sont quand même bien partis et avec leur victoire au Tournois des 6 Nations et le Grand Chelem. Le groupe est encore assez jeune mais très talentueux donc il y a des fortes chances que dans 18 mois ils soient les favoris, d’autant plus que ça va jouer en France. Je les ai vus battre les Blacks récemment et l’Irlande il y a quelques semaines.

On sait à quel point c’est compliqué une coupe du monde et ça se joue sur la durée. Mais vu ce qu’ils montrent aujourd’hui et leur marge de progression, ils ont assurément les moyens. Ce serait peut-être la première fois où la France serait même favorite d’une coupe du monde ? Donc voilà, on espère. Il faudra gérer un petit peu là la pression parce qu’il y aura énormément d’attente autour de ce groupe, mais il me paraît tellement costaud.

Trek Procaliber 9/5

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