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- 5 août, 2021
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Véritable légende, Alain Prost est un passionné de vélo Alain Prost véritable légende de la formule 1 dans les années 80 nous raconte sa passion pour le vélo et surtout pour le matériel. Saviez-vous que son surnom de « professeur » qui l’a suivi tout au long de sa carrière automobile, lui colle également à la peau dans le vélo ?
Alain, vous êtes le grand champion français de la formule 1 dans les années 80-90, aujourd’hui êtes-vous encore présent au travers de différents projets dans ce sport. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Je ne me suis jamais vraiment éloigné du monde de l’automobile. Aujourd’hui je me concentre sur mes rôles d’ambassadeur de Renault Alpin et directeur exécutif chez Alpin formule 1. Au travers des années, j’ai eu pas mal de casquettes différentes, c’est un monde passionnant qui évolue sans cesse et c’est toujours intéressant de rester dans le même milieu avec beaucoup d’expérience. En plus de la formule 1, j’ai même eu la chance de diriger une écurie de formule E.
Alain, on ne présente plus votre palmarès dans les sports automobiles, vous êtes un compétiteur né. Pourtant il est un sport qui vous tient à cœur depuis de nombreuses années et c’est le vélo. Pourquoi cette place particulière ? et depuis quand ?
C’est en 1992 durant mon année sabbatique que j’ai commencé à rouler presque par hasard. J’ai toujours été passionné par le sport en général, j’ai beaucoup couru pour me préparer physiquement lors de mes saisons précédentes, mais j’ai commencé à ressentir une gêne au niveau du genou. Certains le savent, la course à pied peut-être parfois traumatisant pour le bas du corps.
Ce fût sur les conseils de mon ostéopathe, et ami, mais surtout malgré ma réticence que je suis allé avec lui acheter mon premier vélo de route, qui au passage était un trek 5500, les premiers cadres monocoques carbone. Une belle monture que j’ai trouvée incroyable techniquement à l’époque.
Finalement quelques mois après, avec des amis nous nous sommes lancés à l’assaut de l’étape du tour. Après une quinzaine de participations, le vélo est resté mon sport de prédilection puisque c’est un sport convivial et qui me permet de rester en forme. J’ajouterais que c’est un sport assez magique puisque quand on le pratique assez sérieusement on peut toujours avoir un bon niveau et surtout moins exigeant pour le corps que la course à pied.
Le vélo a-t-il tenu un rôle au sein de votre préparation physique durant votre carrière de pilote ?
Non pas vraiment puisque j’ai commencé le vélo vraiment sur la fin de ma carrière. Cependant, le vélo m’a permis d’être rapidement très en forme pour ma dernière année de compétition en Formule 1. De plus le vélo est pour moi comme une thérapie puisqu’il y a certes le côté physique, mais surtout le côté mental. On se sent bien et c’est en cela que je trouve le vélo magique.
C’est également valable au quotidien. Quand on a des soucis, une sortie à vélo et vous n’y pensez plus ou alors les problèmes paraissent moins importants. Ce sport à ceci de génial, c’est qu’il vous fait prendre du recul par rapport à ce qui se passe dans votre vie.
Dans les paddocks on vous appelle « le professeur » paraît-il, d’où vous vient ce surnom ?
C’est une très belle anecdote qui remonte au championnat 1983. À l’époque je travaillais avec les ingénieurs de Michelin et nous nous efforcions de trouver une solution pour résoudre un problème d’usure des pneumatiques. J’ai commencé alors à mixer les différentes duretés de gommes entre l’avant, l’arrière ou les côtés contre l’avis des ingénieurs. Mais finalement ça a fonctionné et c’est comme ça que le surnom a vu le jour. J’étais presque gêné au début car je trouvais ça prétentieux mais depuis pratiquement 40 ans, le surnom est toujours là et aujourd’hui j’en suis assez fier. Je trouve ça sympathique.
Je dois dire également que j’ai toujours eu une sensibilité matérielle, j’aime analyser, tester et surtout donner mon avis pour essayer d’améliorer ce qui a déjà été fait. Selon moi c’est la clé de la réussite.
Selon vous, le matériel tient-il une place importante dans la performance ?
Pour moi dès qu’il y a du matériel il y a des facteurs qui rentrent en jeu. Il y a certes l’aspect psychologique, mais surtout l’aspect technique. Dès que j’ai commencé le vélo j’ai entendu dire autour de moi « il n’y a pas de mauvais vélo, c’est juste dans les jambes » et je ne suis absolument pas d’accord avec ça. Selon la pratique, la morphologie, selon la puissance tous les vélos ne sont pas valables pour tout le monde à mon avis.
Quand vous avez le bon matériel, la bonne position qui vous apporte confort et aisance, ces facteurs-là vous apporteront automatiquement performance et plaisir sur votre machine. C’était le cas également le cas en formule 1, je demandais à mes mécanos de nettoyer la voiture à fond à chaque fois que je rentrais au garage car pour moi il était impératif de monter dans une voiture qui me donnait envie.
Les sports auto et cyclistes ont-ils ce point en commun ?
C’est complètement vrai ! Bien sûr on ne peut pas comparer la F1 et le vélo en termes de technologie encore, mais je dirais que la philosophie est la même. Surtout si l’on souligne les progrès technologiques incroyables fait depuis les dernières années dans le monde du vélo. On voit qu’il y a toujours à gagner et heureusement que les règlements des instances internationales posent un cadre car sinon ça continuerait sans arrêt dans tous les sens.
Diriez-vous que votre pratique du vélo est motivée par la performance aujourd’hui ?
Le vélo et la Formule 1 n’ont jamais été la même chose pour moi. J’ai commencé le vélo à 38 ans donc je n’avais pas la même approche. Bien que compétiteur dans l’âme, ma relation à la performance n’est donc pas la même. J’ai fait des courses FSGT, UFFOLEP, FFC, des championnats de France, des championnats du monde master, mais j’essaye toujours de relativiser cette performance car ce qui va compter c’est plus le plaisir que je vais ressentir à ce moment-là. C’est le plaisir de la compétition.
Il faut souligner qu’aujourd’hui le niveau du vélo amateur, même à mon âge, est extrêmement relevé. Il y a de plus en plus de gens qui ont du temps pour rouler, des anciens pros ou des gens qui suivent un programme de préparation spécifique qu’ils respectent avec assiduité.
Ça roule vraiment très fort et je vois une grosse différence entre les cyclosportives dans les années 90 et aujourd’hui où c’est la course dès le départ.
Sur quels vélos Trek avez-vous déjà roulé ? Quels vélos avez-vous actuellement ? Quel modèle avez-vous préféré et pourquoi ce choix ?
J’ai eu pas mal de Trek au fil des années, j’ai d’ailleurs toujours mon premier vélo Trek 5500 bleu. Dernièrement, j’ai roulé sur le Trek Madone SLR mais aujourd’hui je roule exclusivement avec le dernier Émonda SLR, qui selon moi est un vélo vraiment abouti du fait de sa polyvalence.
J’ai beaucoup travaillé ma position au travers des réglages du cintre, de la selle car c’est important d’avoir un vélo sur lequel je me sente parfaitement posé. Je suis assez exigeant et je pense avoir une bonne sensibilité des sensations que je peux avoir lorsque je teste un nouveau composant ou une nouvelle position.
Niveau VTT, je roule sur un Trek Supercaliber. C’est une machine à l’image de l’émonda, légère, précise et passe partout. Ce vélo est vraiment idéal pour les sentiers de Provence.
Qui est le partenaire technique qui vous accompagne dans votre pratique ?
Il y a quelques années alors que j’étais en proie à pas mal de problèmes de dos. Je n’arrivais plus à forcer sur le vélo et quand ce type de douleurs vous arrive c’est assez dur pour le moral. J’ai même suivi les avis de médecins qui m’ont conseillé de tout arrêter pendant 3 semaines. Je ne conseillerais jamais à personne de faire cela car j’ai eu encore plus mal en reprenant et psychologiquement c’est épouvantable.
Un jour que j’étais dans ma maison de vacances en Provence, j’ai rencontré par hasard une personne qui s’appelle Éric lors d’une sortie de club. Il est propriétaire d’un magasin de cycles nommé Provence 2 roues à Saint-Remy-de-Provence.
Je lui ai parlé de mes problèmes de dos et nous avons commencé à explorer ensemble différents facteurs comme le vélo, ma position, mes réglages. Je l’ai senti très à l’écoute et très concerné par mes problèmes. Éric a l’habitude de travailler avec des coureurs pros et c’était rassurant pour moi de savoir qu’il avait une grande expérience de ce genre de problème. Finalement après de nombreuses études posturales ensemble et quelques mois de travail, mes douleurs dorsales ont cessé.
Je dois dire que nous formons une bonne équipe, j’aime beaucoup travailler avec des gens aussi précis avec qui partager et qui ont une bonne écoute. Je reste persuadé qu’on peut toujours progresser, et c’est ce qui est bien avec le vélo. C’est un apprentissage constant.
Avez-vous des objectifs et/ou défis personnels à vélo pour l’avenir proche ?
Je viens de passer une période un peu désagréable avec quelques problèmes de genoux et de fatigue, mais j’aime bien me concentrer sur un seul objectif et cette année ce seront les championnats du monde en octobre. Je pense faire quelques courses FFC et quelques cyclos pour préparer la qualification qui aura lieu en Suisse dans un premier temps.
Photo : @alecubino
Photo : @alecubino
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